Dur dur…
Ce pays est fascinant. On l’adore, on le déteste, on le trouve beau dans sa complexité, on est quelques fois agacé par ses paradoxes.
Mais une chose est sure. Il vous permet de
remettre beaucoup de choses en perspectives.
La mère d’un de mes bons amis dalit est soudainement tombée malade. Une femme admirable qui nécessite des soins hospitaliers. Un diabète mal soigné qui gangrène. Comme partout dans le monde, la santé n’a pas de prix, mais elle a un coût. Il n’y a pas de sécurité sociale digne de ce nom ici. Ce brave garçon a mis samedi soir au Mont de Piété la montre de feu son père pour pouvoir faire admettre sa maman.
Il a péniblement réuni, en hypothéquant le peu qu'il a, les 15 000 roupies nécessaires pour la
soigner. C’est pour lui presque trois mois de salaire, et pour moi, le prix de
mon portable.
Alors je l’aide comme je peux. On ne peut pas sauver tout le monde, et c’est parfois difficile à vivre.
Il veut venir avec moi quand je rentrerai en France. Il rêve de pouvoir offrir une meilleure vie à ses enfants. Mes petits problèmes existentiels, et mes névroses à deux balles paraissent bien futiles soudainement.
Alors quand j’entends certains se plaindre des
difficultés de vivre en France pour toutes sortes de raisons, je ne leur
demanderai qu’une chose : un peu de décence.
J’adore ce pays, mais il y a des fois, j’ai quand même un peu du mal.