Une dernière précision
Dernier message...
Voilà… il y a un an à cette heure ci, j’avais les genoux dans le menton, à 33 000 pieds au dessus de Salzburg, et je me demandais si je n’avais pas fait une connerie de tout laisser derrière pour aller découvrir ce pays.
Je voulais aussi savoir si je pouvais écrire régulièrement sur ma vie indienne. J’ai pris beaucoup de plaisir à rédiger les 301 billets de ce blog. Toutes les bonnes choses ont une fin, et il est maintenant temps de passer à autre chose.
Merci aux 10378 visiteurs qui ont vu 30555 pages. J’espère que vous aurez aimé ce que vous y avez lu. Je n’ai pas eu la prétention de raconter la Vérité, mais plutôt ma vision de cette terre, au jour le jour, de tordre le cou à quelques poncifs trop souvent entendus, et surtout de m’amuser.
A bientôt peut-être pour de nouvelles aventures.
Avant de partir, je vous laisse un dernier album photo de quelques clichés du Ladakh.
Nicolas
PS : J’adore ce pays.
Pourquoi aller au Ladakh ?
Hein ? Pourquoi aller respirer difficilement, se laver à l’eau froide quand il gèle le soir, pourquoi aller si loin alors que par exemple, Goa n’est qu’à une heure de vol ?
Et bien mes lapins, parce que 1) Goa je connais et je n’avais pas envie de passer mes vacances avec des ruskofs tatoués et des rollmops à dreadlocks, vêtus de batiks, en plein délire mystique, qui ont l’impression de retrouver leur karma en inhalant des plantes exotiques sur la plage de Palolem et en couchant chez l'habitant et 2) dans le Ladakh, il y a moins de monde, on peut louer des Enfields et les routes sont superbes (voir figue 1).
figure 1): route superbe
Enfin les routes sont globalement superbes, parfois c’est du billard (revoir figure 1), mais parfois plutôt du bihar (sans vouloir insulter nos lecteurs de Patna), et dans ces moments, on a quand même l’impression de rouler sur le projet de route dans les cailloux et la poussière.
Et puis surtout, il y a la passe de Khardung – La, la route carrossable la plus haute du monde et tout motard qui se respecte doit essayer de pousser une 350 à carburateur monobloc à cette altitude pour voir ce que c’est vraiment que de se faire ch… avec l’embrayage et les gaz pour ne pas faire caller l’engin quand on grimpe dans la neige avec des pneus lisses, et jurer comme un charretier à chaque fois que le moteur s'étouffe en passant la première, parce que pour redémarrer au kick à 5600 m d'altitude, faut pas avoir du jus de chique dans les mollets.
J’adore ce pays
Le Ladakh, qu'est-ce que c'est?
Le Ladakh (altitude moyenne : 5 300 m) est une région située à peu près là, dans l'extrême Nord de l'Inde et plus précisément dans l'état du Jammu & Cachemire. Le Ladakh est donc au nord de l'Himalaya, et oui.
J&K - carte: Routard.com
Et peut être que comme moi vous viviez jusqu’à présent dans l’erreur en pensant naïvement que le Ladakh était au sud de l’Himalaya. Et bien non. Au nord, il y a non seulement les corons, mais aussi la chaîne du Karakorum.
Le Ladakh, coincé entre l’Himalaya et le Karakorum, connaît un climat semi désertique et est drainé par le fleuve Indus, qui le traverse d'est en ouest, et par les rivières Shok et Nubra, ses principaux affluents. Ces deux affluents créent les vallées de Shok et de la Nubra. Comme ça c’est plus facile de s’en souvenir.
La vallée de l'Indus est la limite entre le sous-continent indien et le continent asiatique en termes de plaques tectoniques. En effet, le sous continent indien s'est détaché du continent antarctique il y a 250 millions d'années, en même temps que Madagascar et la Réunion. Il est remonté à travers ce qui était alors la mer de Thétys, et a touché le continent asiatique au niveau du Ladakh et du Tibet il y a 50 millions d'années. Sa poussée a provoqué le soulèvement du plateau tibétain, dont l'altitude moyenne aujourd'hui est de 4500m, et l'érection de la chaîne himalayenne, qui se continue de nos jours. Une érection de 50 millions d’année, je le dis comme je le pense, mais ça force le respect.
Au milieu du Ladakh, il y a la chaîne du Zanskar, mais qui est tellement isolée et coupée du reste du monde 8 mois par ans en raison de la neige que ça vaut à peine le coup d’en parler, même si c’est super joli une fois sur place.
Les voisins du Ladakh, envahissants s’il en est, sont le Pakistan à l'ouest dont le dernier grignotage territorial date de 49, le Sinkiang Chinois au nord (62) et le Tibet à l'Est.
Au Ladakh, on voit des gompas, des chorten et des murs mani est on mange du tsempa et des momos.
Comme du petit Leh...
Je suis bien arrive à Leh, il y a maintenant une semaine. Temps superbe dans le Cachemire, montagnes ocres, déserts gris, pics enneigés, et juste une petite brise comme il faut pour se cailler les arpions. Surtout le soir. Des yaks viennent me caresser les jambes au bord du marché tibétain. Le yak, souvenez vous est un bovidé à poil laineux.
- A poil laineux?
- A poil laineux (les plus carabins d'entre vous entonneront en choeur, et se souviendront que la mortadelle se débite en rondelle, et que le fusil se porte à l'epaulette...)
Je voyage sur les traces de Marcus, touriste autrichien qui occupait la chambre avant moi, il a oublié un bouquin avec son nom dedans.
Expérience unique: 98km aller-retour de montée sur des cailloux dans la montagne pour assister à rien du tout, mais en Enfield modèle "ancètre" et sur la route la plus haute du monde à 5602m. Déjà qu'a 3500m, quand on se brosse les dents, on a l'impression de faire un 100m haie, alors là haut, je ne vous dis pas...
A bientôt plus de photos,
Bisous aux petits.
Plus besoin de le préciser, mais j'ADORE cette partie de ce pays.
Go Air 485
Leh
Ganesha Visarjan
Hier soir, c'était le 5ème jour de Ganesha Chatturti. Nous nous sommes donc dirigés, pieds nus, et portant la statue orange fluo, en chantant Jai Dev, Jai Dev, Jai Mungal Murti, à la plage de Shivaji Park pour immerger Ganapati, après les prières de rigueur. Une petite arti sur le sable, et hop, à la baille, dans les rouleaux, avec tous les autres, en braillant Moriya (in excelsis deo), sorte de hip hip hip hourra mystique, en choeur avec le demi million de moustachus croisés.
Ensuite, et parce que ca creuse d'apprendre à nager à un éléphant en platre, nous sommes descendus dans le sud, au coeur du quartier musulman pour nous sustenter. Et qui dit Ramadan, dit bouffe de malade dans de petits étals sur le trottoir. On s'est fait péter la panse en pleine rue avec force kheema et kabab, roti et naan, cuits sur les braises, et d'autres trucs un peu plus crabeurk mais super bon comme des galettes aux rogons, des sandouiches à la cervelle de chèvre et, j'ose le dire parce que quand une idée a l'air bonne, si on creuse suffisemment, ça devient souvent une connerie, des testicouilles de bouc. C'est goûtu ce truc, mais il faut réussir à oublier son origine (en fait, j'ai moins aimé, mais il fallait bien essayer pour ne pas mourir idiot).
J'adore ce pays.