Seema

Je ne vous ai pas encore parlé de Seema, ma femme de ménage.

Compte tenu de la taille relativement modeste de mon logis, je n’étais pas vraiment pour avoir une femme de ménage. Mais il parait que ça se fait ici. En fait tout le monde a une femme de ménage, ou une Maid, voir une Live-in Maid qui cuisine, et gère au jour le jour la vie de certains copains expats, les engueulant si nécessaire quand il ne finisent pas leur soupe, ou quand leurs chemises ne sont pas remises sur les cintres.

C’est Judy, la mère-tape-dure, présidente du syndic et voisine de palier au cul de la taille du Maharashtra qui me l’a plus ou moins imposée, après m’avoir dit qu’un homme seul ne pouvait pas s’occuper correctement des taches ménagères. Dans le but non dissimuler de couper court à l’argumentation, j’ai dit à Judy que j’allais y réfléchir. Pas eu besoin !

Le lendemain, Seema se présentait.

Comme elle ne parle pas anglais et que mon hindi à l’époque était inexistant, notre relation a commencé… difficilement.

En effet, comment lui expliquer à quelle heure venir ? Comment lui dire que je n’avais pas besoin que le ménage soit fait tous les jours, et que une fois par semaine suffisait ? Et surtout, comment lui indiquer ce que je voulais qu’elle fasse.

En Inde, la norme du ménage est « mouillé c’est lavé, sec, c’est propre ».

Mais puisqu’elle était chez moi maintenant, je m’attendais à un peu plus qu’un simple coup de balais avec une queue de vache en fibre de coco, et un seau d’eau balancé sans discernement sur le carrelage.

Les trois ou quatre premières fois, l’explication est passée par l’exemple, et Seema m’a donc regardé faire le ménage, secouer les coussins, faire le lit, passer la serpillière, nettoyer les vitres, le tout à l’aide de produits qui selon tout vraisemblance lui étaient inconnus.

Mais maintenant, j’arrive plus ou moins à communiquer avec elle.

Sofa ke peche safayie, jahan ke ooper ghandnayie…

Je l’aime bien Seema. Je lui file de l’Arnican pour ses cocards quand son mari lui cogne dessus.

PS : Elle ne prend pas énormément d’initiatives question ménage, mais j’ai quand même du refréner ses ardeurs le jour où elle était sur le point d’attaquer l’ordinateur avec du Canard WC.

J’adore ce pays

A écouter: Confucious des Skatalites sur l’album The clash of the Ska Titans