Densité
On m’a dit que pendant les heures de pointe, on peut mettre 14 personnes au mètre carré dans les trains de Bombay. J’avais un peu de mal à m’imaginer ce que ça représentait, et surtout comment on faisait. Pour vous donner une idée, sur les trois lignes principales, voyagent chaque jour l’équivalent de la population parisienne.
Et bien
depuis hier et mon retour de Churchgate à 7h du soir, je comprends
nettement mieux. En fait, il suffit de bien tasser… Le jours de grève
sur la ligne A du RER, c’est pour les tarlouzes. Ici, c’est 365 jours
par an, et deux fois par jour.
Attention à bien mettre ses
pieds comme il faut dès le début, car après, c’est trop tard. On est
coincé dans une position jusqu’à la prochaine gare avec le nez dans
l’aisselle du voisin, bilbo le hobbit qui pose tendrement sa tête sur
votre poitrine (c’était un nabot avec du poil plein les oreilles) et
les mouvements surprenants d’un type derrière qui donne des coups de
reins pour se faire de la place. Il faut aimer le contact humain, c’est
le moins qu’on puisse dire.
Pour vous donner un exemple, à un
moment j’ai lâché mon sac, il n’est pas tombé. Ceux qui n’ont pas
réussi à rentrer dans le wagon pendouillent en grappe par la portière.
C’est
une expérience intéressante, surtout qu’il y avait un groupe de
fervents qui s’est mis à pousser la chansonnette, reprise en cœur par
la moitié du wagon.
C’est dans des situations comme ça que
je suis content de faire une tête de plus que l’indien moyen, au moins
je pouvais respirer presque normalement.