La meule de Germain
Vous allez m’accuser de rabâcher, mais c’est uniquement parce que je me répète. Et on serait de mauvaise foi de me le reprocher. Donc, je vais vous gonfler derechef avec la moto.
Mon pote Germain, qui jusqu'à présent était un
scoobite bombaysien sur un activa très vulgaire, et après avoir essayé le moulbif en fonte de la Boulette,
a décidé de franchir le pas et d’entrer dans les monde merveilleux
des propriétaires de gros monos culbutés de fabrication indienne. Maintenant,
tel Ed' la poignée, lui aussi urine sur les twins poussifs et les cylindres à trou qui sentent
mauvais. Il va enfin faire partie des gens parfaitement constitués, et même
joviaux, pleins d’esprit de répartie, féconds en saillies inventives, qui
dirigent des grandes entreprises, qui ont des enfants magnifiques, qui vivent
très bien, qui chantent comme des pinsons, qui ont des motos avec lesquelles
ils peuvent écraser des tas de piétons, qui sont des hommes qui ne demandent
qu’à vivre, à boire, à rire….
Comme il est un peu moins con que moi, il a pris
l’option fort judicieuse de faire refaire une Enfield qui a plus de 25 ans. Il
pourra donc la rapporter en France, l’immatriculer comme un véhicule de
collection et éviter ainsi le parcours du combattant du passage aux mines et
des normes anti-pollution.
Attention : La partie suivante est réservée exclusivement aux geeks de mon espèce qui regardent Biker Build off sur Discovery Travel and Leisure.
Nous sommes donc allés tous les deux hier chez
Sameer pour définir ensemble cahier des charges de la machine.
- Châssis et moteur de 1982 rechemisé pour l’occasion, avec tous les papiers qui vont bien,
- Piston, segments, valves, cames, culbuteurs… tout ça sera neuf
- Couronne 18 dents en sortie de boite (pour pouvoir monter jusqu’à 100 km/h !) – boite 5 vitesses
- Haut moteur en alu
- Pot avec silencieux court
- Il n’a pas pris la fourche inversée, peut être plus jolie, mais qui guidonne, donc fourche normale, mais avec de très élégants soufflets
- Frein avant à disque
- Filtre à air conique KN au lieu de la boite noire made in India
- Garde boue ancien modèle avec les papattes de fixation, et pedestrian slicer
- Selle solo à ressort, selle passager à ressort
- Réservoir noir avec le badge Royal Enfield d’origine en ferraille à ferrer les ânes rouge et or.
- Clignos, phares avant et arrière Lucas comme sur la Bullet de 62
- Cadrans du compteur de vitesse et de l’ampèremètre noir… Bref, que du bonheur.
Vous excuserez les roues voilées sur la « vision
d’artiste », mais je n’ai jamais réussi à dessiner des cercles ronds.
Tout ça pour la modique somme de 55 000
roupettes, soit moins de 1 000 euros pour 4 semaines de boulot et toutes les
pièces.
Je suis jaloux !
Il va enfin connaître les trous de la boite de vitesse et tous les points morts intermédiaires, qu’une fois au rouge on ne retrouve plus, les caprices du kick pour la redémarrer, les effluves d’essence, la « reversed gearbox » si inquiétante, et les fuites d’huile…
Reste à convaincre Jérôme Xavier et Thomas de se lancer…
J’adore ce pays.