5 juillet 2007
Un jour, un dieu.... Aujourd'hui, Kali
Je sens bien que je vous boursoufle le cortex avec mes élucubrations météorologiques criantes d’incompétence, et que vous vous battez le coquillard avec une patte d’alligator femelle de la sporulation de mes chaussures. Je vais donc faire ce que j’ai promis quand je n’ai rien à dire, faire dans la Kulture, et vous parler du panthéon.
Aujourd’hui, c’est Kali.
Comme Durga ou Parvati, Kâlî, la Noire est une représentation de Shakti, la déesse-mère, exterminatrice et créatrice. Elle est censée être la septième langue d'Agni, le dieu du feu. Et oui, Agni avait 7 langues, ce qui super pratique pour coller les timbres à Noël. Enfin il n’en n’a plus que 6 puisque la septième, c’est Kali, on vient de vous le dire.
La mûrti de Kali est la représentation la plus terrifiante du panthéon hindou. C’est vrai qu’elle fiche un peu le foies avec ses yeux et sa langue vermillons et sa peau d’ébène.
On la représente nue, le regard féroce et la langue tirée, portant un long collier de crânes humains, descendant parfois jusqu’aux genoux. Quand elle n’est pas complètement à poil, elle porte un pagne de bras et de têtes coupés. C’est peut être moins facile à porter, mais nettement plus facheune que les bananes de Joséphine.
Contrairement à beaucoup d’autres dieux, elle n’est pas armée d’une lance et ne ressemble donc ni à un lancier du Bengale ni à un uhlan prussien. Elle préfère une modeste épée. C’est dommage, car comme je le dis toujours, j’aimerais bien la voir en temps qu’uhlan.
Sous sa forme Bhadrakali, on la retrouve avec plusieurs paires de bras, comme d’hab finalement pour les dieux et déesse hindou. Son confiteor est surtout récité dans l’est et en particulier en Orissa et au Bengale. On trouve d’ailleurs un temple qui lui est consacré à Kolkata, où chaque jour des chèvres sont sacrifiées. Après ces dévotions sanguinolentes, on se sert des restes de cornes, de poils et de petits os pointus des dépouilles caprines pour faire de surprenants curries d’agneau et faire croire aux touristes naïfs qui survivent à leur ingestion que c’est de la viande. Pour 35 roupies avec les chappatti, vous auriez quand même du vous méfier !
Mais pourquoi Kali est elle si méchante ?
Il y a fort, fort longtemps, avant même l’invention du fil à couper le beurre chauffant, Rakta-Vija (de rakta, qui signifie sang et de Vija qui signifie une baguette bien cuite), un démon gigantesque infestait la terre, détruisant l’humanité au fur et à mesure de sa création. Les Dieux dépêchèrent Kâlî pour le découper en rondelle. Comme dans un film de John Carpenter, aussitôt que le sang de l’asura touchait le sol, chaque goutte se transformait en un nouveau démon, aussi redoutable que le premier. Elle se servit donc de sa langue pour empêcher le sang du démon de couler. Mais cela l'intoxiqua et elle devint complètement coucou, bonne pour une petite giclette d’halopéridol. Elle se mit à danser fiévreusement, excitée par la viande de tous ces trépassés sous ses pieds, mettant en péril, rien que ça, l'équilibre du monde. Pour l'apaiser, Shiva se coucha entre ses jambes, ce qui contint la chorégraphie dévastatrice.
Bon… histoire de déléguer un peu ses pouvoir, avec sa sueur mélangée à de la terre, elle créa deux hommes qu’elle chargea de l’heureuse fonction d’affranchir le monde des vilains pas beaux en tout genre. Elle leur apprit comment tuer sans effusion de sang. La terre fut bientôt délivrée de la race des démons grâce à cette nouvelle secte d’étrangleurs facétieux, les Thugs.
Tu as bien dit les Thugs ? me demandez vous d’un air incrédule
Oui, j’ai bien dit les Thugs, comme dans Indiana Jones et le temple maudit.
Mais je vous en parlerai au prochain numéro…
J’adore ce pays
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